Encyclopédie

Histoire

Les origines

Les origines des arts guerriers coréens semblent très anciennes. Sans remonter aux héros-fondateurs de la Corée, des fouilles archéologiques récentes ont permis de mettre en évidence des fresques sur des tombes royales datant de l’époque des trois royaumes (Kogoryo, Sylla, et Paekje 57 av.J.C – 935). Les fresques retrouvées dans un tombeau royal près de Pyonwong prouvent l’existence de méthodes de combat dans la péninsule coréenne.

L’histoire mouvementée du pays prédisposait ses habitants au développement de techniques de combat nombreuses et variées mais également à devenir le carrefour naturel des méthodes martiales venues des deux puissants voisins, l’empire du Milieu et le pays du Soleil Levant.

C’est ainsi que la lutte coréenne (ssireum) trouve sans doutes ses origines dans la lutte mongole, le hapkido puise ses connaissances dans le daito ryu aiki jutsu et le Taekwondo des origines a été fortement marqué par le Karaté Do. Parallèlement, la péninsule coréenne a permis l’émergence de pratiques purement coréennes comme le sadomusul (ou art martial tribal ) ou encore le Taekyon.

Le Taekyon est considéré comme «le père» des autres mudo (arts martiaux coréens). Il occupe une place particulière dans l’histoire des arts martiaux coréens, intimement lié à l’histoire de la Corée. On retrouve sa pratique notamment chez les guerriers Hwarang du royaume Silla (57 av. J.C – 676 ). Ils eurent une forte influence sur l’histoire de la Corée et de l’Asie toute entière pendant plusieurs siècles. Cette chevalerie au service du royaume s’appuyait sur un code d’honneur fondé sur la loyauté au pays, la fidélité aux parents, le courage et l’honneur… . On enseignait parallèlement à cette élite la littérature et la science, la danse, l’art de la guerre, le tir à l’arc, la conduite des chars et bien sûr le combat à mains nues connu sous le nom de Taekyon ou Subaki, à l’origine de l’immense arsenal de techniques de jambes des arts martiaux coréens modernes.

L’introduction des armes à feu va achever l’engouement pour la pratique des arts martiaux dans les milieux militaires pour la déplacer vers les milieux populaires. Cette période correspond à l’achèvement de la dynastie des Koryo (918-1392) et à l’avènement d’une époque qui privilégie les arts et les lettres et qui va considérer la pratique des arts martiaux comme vulgaire et propre aux voyous. Les pratiquants furent progressivement réduits à l’exil intérieur et certains se réfugièrent dans les temples bouddhistes ou dans les montagnes. A l’instar du célèbre temple de Shaolin en Chine, où les moines préservèrent l’héritage martial pendant près de 6 siècles (1392-1910).

La colonisation

De 1910 à 1945 la Corée est occupée par le Japon. Durant toute cette période les occupants n’eurent de cesse de tenter d’annihiler l’identité coréenne, multipliant les interdictions et imposant sans relâche les moeurs et méthodes de l’empire nippon. A titre d’exemple, seul l’usage du japonais était autorisé en public. Les activités liées à la nation et aux traditions coréennes furent abolies. Les arts martiaux n’échappèrent pas et le Takyon fut interdit et sa pratique disparut quasiment. Le Karaté fut introduit dans la péninsule par l’armée d’occupation du Japon.

La libération du pays le 15 août 1945, provoqua l’émergence d’un fort mouvement patriote visant à raviver la conscience nationale. Des jeux traditionnels transmis de longue main réapparurent au grand jour et des individus qui avaient pratiqué secrètement les arts martiaux du Taekyon revinrent sur le devant de la scène. Rapidement, de nombreux Dojang essaimèrent aux quatre coins de la Corée avec le retour au pays d’étudiants partis faire leurs études au Japon. Parmi lesquels, le futur Général Choi Hong Hi, père du Taekwondo moderne.

Dès son plus jeune âge, son père le conduisit auprès de l’un des plus fameux maîtres de calligraphies de Corée, Han Il-Dang. Ce dernier en plus de ses talents de l’art de la Calligraphie était également un Maître de Taekyon. Maître Han entreprit donc d’enseigner les rigoureux exercices du Taekyon pour renforcer le faible corps du jeune Choi. Avec la seconde guerre mondiale, Choi est envoyé au japon pour poursuivre ses études. A Kyoto, il rencontre un compatriote, M.Kim Hyun-Soo qui lui enseigne le Kataté Do Shotokan. Après deux ans d’entraînement rigoureux, Choi obtient le grade de ceinture noire 1ère dan. Ces techniques mêlées à celle du Taekyon pour le travail des jambes constitueront les fondements du futur Taekwondo.

On retrouve ce cursus pluridisciplinaire chez bon nombre des fondateurs des 9 kwan (Académie d’Arts Martiaux) d’après guerre ( Chung Do Kwan de Won Kuk Lee, 2ème dan de Karaté; Muduk Kwan de Me Hwang Kee, Sifu de Kungfu….).

Peu après l’ouverture des premiers kwan, le besoin de « coréeaniser » s’est rapidement fait sentir. Le Oh Do Kwan, école militaire du Général Choi Hong Hi contribuera grandement à ce processus qui connu trois étapes importantes :

la première a été le choix d’un nom coréen (taesudo puis Taekwondo) issu de la réunification en 1955 de plusieurs Kwan sous la férule du Général. Le nom Taekwondo se rapproche étrangement de celui de Taekyon.

la seconde fut la création d’un système et d’une progression technique complètement distincte de l’art martial japonais (relèvement des positions, introductions de coups de pieds sautés et retournés…).

le troisième fut d’établir l’existence de Taekwondo comme produit de la civilisation coréenne.

Suite à une démonstration dirigée par le Général Choi devant le Président Syngman Rhee, en pleine guerre de Corée (1950-1953), le Taekwondo est rendu obligatoire dans l’armée coréenne. C’est cette première décision prise par le Président de la Corée du Sud qui va donner au Taekwondo son élan mondial.

Les grandes dates du Taekwondo moderne

1953

Le terme Taekwondo apparaît pour la première fois

1961

Fondation de la KTA (Korea Taekwondo Association)

1973

Naissance du Kukkiwon et de la World Taekwondo Federation (WTF)

1988

Première participation du Taekwondo en tant que sport de démonstration aux Jeux Olympique de Séoul

2000

Le Taekwondo devient sport olympique à part entière à Sydney

Histoire du Taekwondo en Suisse

C’est à Bienne, le 8 mai 1974 que la première école de Taekwondo ouvre ses portes en Suisse. Cet événement est le fruit de la rencontre entre Me Myung Soo Kim et Monsieur Bundeli dans le courant des années 60.En visite à Bangkok, ce dernier franchit le seuil du YMCA de la ville où le Grand Maître dispense son enseignement. Malgré d’éprouvants entraînements M. Bundeli persévère en nouant des liens forts avec son Maître. Cette étroite relation permet de faire venir en Suisse Me Kim Myung Soo en 1978. Deux ans auparavant M. Bundeli fonde l’Association Suisse de Taekwondo (AST), seule fédération nationale reconnue par la WTF (World Taekwondo Federation).

Grâce à l’enseignement de Me Kim la première délégation suisse se rend en 1979 aux Championnats du monde de Singelfingen en Allemagne.

Parmi les premiers combattants de renom, Me Nuno Damaso (5ème Dan, Bâle) obtient 11 fois la médaille de bronze aux Championnats d’Europe ainsi qu’une médaille de bronze aux Championnats du monde de Barcelone. Quant aux dames, on soulignera la performance de Mme Christiana Song (Bach) avec une médaille de bronze aux Championnats d’Europe de Eindhoven (1999) et une autre de bronze aux Championnats du monde d’Edmonton l’année suivante.

En 1999, l’AST intègre la Fédération Suisse Olympique gagnant par là une reconnaissance de son sérieux.

Aujourd’hui, grâce a Me. Abdenbi Amhand, actuel président du Taekwondo en Suisse depuis 2008, et Niko Krika, actuel entraineur de l’équipe Suisse, l’équipe nationale a superbement monté au niveau international, la preuve étant la participation de Manuella Bezzola aux jeux olympiques de Shanghai en 2008, ainsi que la médaille d’argent de Nina Klay aux championnats du monde Militaire au Vietnam.

Poomse

I) Des racines communes :

Le TaeKwonDo est de loin l’art martial le plus connu du pays du Matin Calme. De nombreux historiens des arts martiaux doutent de l’existence d’arts guerriers d’origine purement coréenne, dû au fait de la situation géographique particulière de la Corée entre le Japon et la Chine. Les influences semblent avoir été manifeste entre ces trois pays. On s’accorde d’ailleurs à penser que le lieu mythique des arts martiaux serait le Temple de Shaolin où un moine bouddhiste, Bodihidharma, venant d’Inde au Vème siècle aurait mis au point des techniques martiales. Dès le début, ces techniques ont une volonté d’auto-défense et de santé adaptant par là l’adage «  se défendre en tant de guerre et vivre plus vieux en tant de paix ».

Peinture murale de l'aire des Koryo (918-1332)

Peinture murale de l’aire des Koryo (918-1332)

 

De ces racines vraisemblablement commune on retrouve aujourd’hui des pratiques similaires dans les arts martiaux. Les « formes » sont présentes dans chacune des disciplines sous des dénominations différentes : « katas » pour le Karate, « tao » pour le Kung-fu wuschu, « quyens » pour le viet-vo-dao et Poomsae pour le TaeKwonDo. Véritable encyclopédie des arts martiaux, il semble que ces « formes » aient également d’autres fonctions et symboles propres à chaque discipline.

Le TaeKwonDo de création récente sous cette dénomination (1965) s’est doté dès 1973 des 8 Taegeug Poomsae et des 9 Poomsae supérieurs (Koryo-Ilyo). L’ensemble de ces formes viennent s’inscrire dans les 5 disciplines de l’art martial du matin calme. Poomsae, Macho kylougui, kylougui et Hoschinsul. Les formes initient donc un processus de formation qui aboutit à la capacité de faire face à l’adversité physique (auto-défense ou hoshinsul) ou mentale (confiance en soi, réalisation de soi). Ces objectifs passent donc par la nécessité de bien comprendre les mécanismes mis en place dans les Poomsae.

II) Méthode et rôle des poomsae

Il faut remonter jusqu’au Ier siècle sous le règne de la dynastie des Koguryo pour s’apercevoir à travers des peintures et des documents (Illustration page 2) de la pratique ancestrale des Poomsae. Aujourd’hui, l’ensemble des pratiquants de la WTF (Wolrd TaeKwonDo Federation) pratiquent les Taegeug Poomsae et les Poomsae supérieurs. Seule 40% d’entres eux continuent à pratiquer les Palgwe forment antérieurs aux Taegeug (soit 25 formes en tout).

Le Poomsae se veut un combat imaginaire contre plusieurs adversaires. Sa pratique régulière permet de maîtriser des techniques fondamentales ainsi que des enchaînements codifiés. Une des règles essentielle est de toujours enchaîner les attaques de bras et de jambes après un blocage. Par cette démarche le Poomsae démontre que la pratique d’un art martial est une auto-défense et non l’apprentissage de techniques d’attaque.

La Poomsae débute et se termine par la position charyotsogui suivi du salut Kyongye. Il s’annonce à haute voix. Les Taegeug Poomsae sont composés de gestes de base. Chaque forme est programmée dans un cadre conforme à sa signification propre. Ces cadres sont des lignes de Poomsae dessinées par des caractères chinois (cf : chapître III). Le point de départ doit aussi être celui du retour après la prestation.

Planche de Poomsae datant du 1er siècle

Planche de Poomsae datant du Ier siècle

 

L’objectif fondamentale des Poomsae est de coordonner la rapidité d’action, la respiration avec un sens précis du déplacement du poids du corps durant l’exécution des mouvements. Il est également important, à l’image de l’arc qui se tend avant l’envoi de la flèche, d’armer chacun de ses blocages ou attaques. Cela permet de démultiplier la force en facilitant l’engagement de la hanche, pivot indispensable à tous les mouvement.

Outre la respiration, la précision du geste et le placement du corps (équilibre), il s’agit de faire vivre son Poomsae, c’est à dire de faire sentir une réelle impression de combat dans l’exécution et l’efficacité des différents mouvements. L’article 7 alinéa 4 du Règlement concernant le déroulement d’un tournoi de Poomsae au sein de l’Association Suisse de TaeKwonDo va dans ce sens en décrivant « l’impression générale » lors de l’exécution d’une forme : «  L’impression générale d’une performance domine l’appréciation. Les mouvements sont bien exécutés, la représentation et le comportement font preuve d’un esprit combatif (convaincant, vivant, crédible). Chaque technique et le lien entre deux techniques doivent être clairement identifiable, ainsi que l’interprétation de la signification propre du Poomsae ».

Exécuter un Poomsae ne revient pas seulement à présenter une suite de techniques codifiées mais à dévoiler également la symbolique de ce dernier. Les poomsae sont non seulement une forme de recueil encyclopédique garant de l’éternité de l’art martiale mais surtout il recouvre l’essence du Tae Kwon Do, sa symbolique.

III) Symbolique et philosophie des Poomsae

« Poom » signifie le geste, la forme en coréen. « Sae » indique l’apparence, l’allure. Les gestes d’un Poomsae doivent donc à travers une correcte exécution de techniques dégager une certaine apparence. Cette dernière reflètera la philosophie du Taegeug dans le cas des 8 premiers Poomsae et la tradition ainsi que la philosophie du peuple coréen dans le cas des 9 formes supérieures.

Les Poomsae du Taegeug

Les Poomsae du Taegeug

 

 

Le Taegeug est la philosophie asiatique la plus ancienne. Tae signifie la grandeur et Geug l’éternité. Le Taegeug n’a donc ni fin ni commencement, tout vient de lui, il renferme en lui l’essence de toutes choses. Cette philosophie orientale est basée sur les forces opposées mais cependant complémentaires (le Yin et le Yang ou Um/ Yang en coréen).

On retrouve le symbole de cette philosophie dans le drapeau coréen qui se nomme d’ailleurs Taegeug- ki. La partie supérieure du cercle (rouge) représente la force du yang et la partie inférieur (bleu) celle du Um. Bien que différente de part leurs couleurs les deux parties une fois assemblées symbolisent la complémentarité. Aussi différent que puisse être l’homme et la femme, le bien et le mal, la lumière et la nuit ces extrêmes sont amenés à cohabiter avec harmonie et équilibre dans l’univers symbolisé par le cercle. La partie épaisse des deux virgules représente le début de toutes chose et la queue la fin. Ainsi, où le Ying termine le Um commence respectant les principes fondamentales de l’harmonie et de l’équilibre.

Taegeug-ki crée en 1882

Taegeug-ki crée en 1882. Avec les Palgwe de l’eau/du feu et de la terre/du ciel

 

De cette philosophie du Taegeug sont issus les concepts orientaux de terre, de cosmos et de vie. En découle huit voies majeures ; à chacune d’entre elles correspondent des caractères chinois spécifiques appelés trigrammes ou Palgwe reprenant des éléments de la nature :

Poomse
trigrammes
Symbolique
Il Jang
Il Jang
Keon
Keon

le ciel
Il nous donne la pluie, le soleil et la lumière. Par ces éléments la vie prend naissance. Ce Poomsae doit être exécuté avec la puissance du ciel

Yi Jang
Yi Jang
Tae
Tae

le lac
Force intérieur et douceur extérieur

Sam Jang
Sam Jang
Ri
Ri

le feu
Il donne à l’humanité la lumière, la chaleur, l’enthousiasme et l’espoir. Les mouvements sont exécutés avec détermination

Sa Jang
Sa jang
Jin
Jin

le tonnerre
Inspire la crainte et l’épouvante. Principe enseignant le calme et le courage face au danger

Oh Jang
Oh Jang
Seon
Seon

le vent
Exceptés quelques vents terribles, le vent est par nature paisible. Ces mouvements ont la monotonie et la douceur de la brise mais aussi la force de la tempête.

Youk Jang
Youk Jang
Gam
Gam

l’eau
La fluidité et le calme. L’exécution des mouvements doit être à l’image de l’eau parfois calme comme l’eau d’un lac et déchaîné comme un fleuve en crue

Tchil Jang
Tchil Jang
Gan
Gan

la montagne
Inébranlable, immuable. Les gestes doivent faire sortir son côté majestueux

Pal Jang
Pal Jang
Gon
Gon

la terre
Le trigramme associé à ce Poomse est le Um: la fin du commencement. C’est la fin d’un cercle et le début d’un autre

 

         

Chacun des 8 Taegeug poomsae reprend les lignes des trigrammes qui représentent tous ensemble le principe de l’Univers ainsi que tous les principes variés tel que l’attaque/la défense, le recul/l’avancée, la rapidité/la lenteur, la souplesse/la force. L’exécution correct d’un Taegeug Poomsae doit laisser transparaître l’élément qu’il symbolise (ciel, feu, vent).

Poomsae Koryo et Kumgang

Les 9 Poomsae supérieurs sont associés à des légendes ou des faits historiques propres à la nation coréenne.

 

Koryo Poomsae

Pour comprendre la symbolique du Poomsae Koryo, il faut remonter au temps de la période des 3 royaumes (env.37 avant J.C. à 668 après J.C.). Le plus ancien d’entre eux, le royaume de Kogoryo, avait établi une institution éducative nommée Pyung Dang pour former des combattants expérimentés. Sélectionnés de façon drastique les jeunes gens étaient instruits aussi bien au arts martiaux qu’à la littérature classique. Ceux qui passaient avec succès les épreuves requises étaient ordonnés « Sun Bi », les guerriers braves et intelligents. En mémoire de ces premiers pratiquants d’arts martiaux, les lignes de mouvements du Poomsae Koryo représente le caractère chinois pour les « Sun Bi ».

Fresque représentant des guerriers Sun Bi

Fresque représentant des guerriers Sun Bi

 

Par ailleurs, le Poomsae Koryo qui introduit la série des Pommsae supérieurs fait également référence à la dynastie du même nom.

Après l’unification des trois royaumes (kogoryo, Paekche, Sylla) par Silla en 668 après Jésus-Christ la popularité des arts martiaux avait progressivement déclinée. Les guerriers n’occupaient plus les hautes positions dans le royaume laissées au seul civils. En 918, les descendants des royaumes de Koguryo et de Paekche organisèrent un coup d’état et mirent en place le général Wang Kun en tant que premier roi de Koryo. Les guerriers ainsi que les arts martiaux regagnèrent alors en popularité. Cette dynastie allant de 918 à 1392 fit beaucoup pour l’expansion des arts martiaux en Corée notamment à des fin de défense contre les invasions Mongole.

C’est de la dynastie des Koryo que le nom « Corée » tira ces racines durant les siècles qui la suivirent.

Fort de cette profonde symbolique les divers gestes et techniques qui composent le Poomsae doivent exprimer toute la magnificence propre à l’histoire et au peuple coréen.

statue coréenne

Koryo Poomsae revêt une importance particulière car il se situe à la fin d’un cycle (les 8 Taegeug) et au début d’un autre. Il marque le commencement d’une nouvelle voie pour le récent ceinture noire 1 ère Dan.

Kumgang Poomsae

Le Poomsae Kumgang vient confirmer l’engagement du

pratiquant de TaeKwonDo dans sa quête de l’harmonie du corps et de l’esprit. Il introduit la dimension du sacré en se référant au Kumgang-san

Le Kumgang-san ou montagne de diamants est la seconde plus haute montagne de Corée du Nord (1638m). Localisée sur la côte Est de la corée, il est considéré par les coréens comme le centre de l’esprit national.

En effet, la légende veut que le Dieu Kumgang Yoksa défendit les principes du Boudhisme avec un bâton de diamants. Ce n’est donc pas un hasard que l’on dénombre un grand nombre de temple boudhiste dont les plus connus sont Changan-sa et Maha-yon.

Les gardiens du temple de Sokkuram (datant du 8 ème siècle), les deux statues sont dans la position Kumgang

Les gardiens du temple de Sokkuram (datant du 8 ème siècle), les deux statues sont dans la position Kumgang

 

Le mot Kumgang signifie en coréen « trop fort pour être brisé ». A l’image du diamant (Kumgang-seok)) le Mont Kumgang est le symbole de la beauté et la dureté. Le Poomsae doit donc être effectué avec force et dignité en suivant les lignes du caractère chinois signifiant la montagne.

 

IV) Poomsae : entre tradition et modernité

En 1993 l’ETU (European TaeKwonDo Union) a organisé les premiers Championnat d’Europe de Poomsae. Pour la première fois au niveau international les Poomsae, considérés jusqu’alors comme pratique purement martiale, connaissent le jugement des points.

D’une volonté de recherche d’harmonie nous sommes passés à celle de dépassement de soi. Ce changement implique que dorénavant l’athlète doit répondre à des critères d’esthétisme et de performance.

En perspective des premiers Championnats du monde de Poomsae en 2006, la W.T.F a récemment édité des DVD de Poomsae. On y retrouve l’ensemble des Taegeug, les huit Poomsae supérieurs et les 8 palgwe décrit de façon exhaustive et didactique. Sous le couvert d’une volonté d’harmonisation des pratiques à travers le monde, la WTF cherche à faciliter l’évaluation des formes lors de compétitions.

Quelque soit l’art martial pratiqué, la volonté première des « formes » est de permettre à l’individu à travers leurs pratiques d’atteindre un niveau de « Bien être ». Cette notion peut se comprendre sous l’angle de trois état :

harmonie avec soi même

harmonie avec autrui

harmonie avec l’environnement naturel

 

L’art martial est le sentier abrupt qui conduit au « Bien-être ». La discipline et la persévérance dans la pratique permettent un dépassement progressif de ses peurs et de ses hésitations. Le pratiquant prend conscience de ses limites et parvient ainsi à la Maîtrise de soi. Le travail du Pommsae est alors le support d’une métamorphose intérieur. On découvre rapidement que l’adversaire le plus dangereux n’est pas à chercher ailleurs qu’en soi-même.

Il y a là une volonté de réalisation de soi que l’orientation sportive ne permettra plus d’atteindre. Gageons que les dirigeants de la W.T.F réalisent assez tôt que les Poomsae sont les derniers garants d’une pratique Martiale du TaeKwonDo.

Ce travail étant dans le but de l’obtention d’une 3 ème Dan, c’est à dessein que nous nous arrêtons au 10 ème Poomsae.

 

Emmanuel Vachoux

TaeKwonDo Club Genève Genève, décembre 2005

 

Combat

Il y a deux genres de combat (Kyorugi) :

 

le combat libre (Kyorugi)

Il se pratique sur un tapis carré de 12mètres de côté. Deux compétiteurs (Chung, Hung) s’affrontent pour emporter la victoire qui sera attribuée à celui qui aura fait preuve de la plus grande habilité technique lors de trois rounds de trois minutes chacun. Bien que sport olympique depuis 1988, les techniques utilisées sont largement empruntées au répertoire technique traditionnel de la discipline, notamment : coups de pied, de poing et déplacements.

 

Le combat codifié (Hanbon Kyorugi)

face à un adversaire, le pratiquant développe des techniques martiales destinées à maîtriser l’attaque. L’action étant définie, l’élève devra puiser dans son répertoire technique traditionnel (poomse) pour y faire face . Les Hanbon gyeorugi qui se déclinent de 1 à 3 pas d’attaque, sont l’étape précédent le hoshinsul (self défense). Ayant acquis des gestes conditionnées le pratiquant pourra alors les appliquer en situation de self défense.

Self Defense

Self défense (Hoshinsul)

Le but des techniques de self défense est de se débarrasser de un ou plusieurs adversaires lors d’une agression. Le Hoshinsul privilégie la notion d’efficacité laissant de côté l’aspect esthétique.

Une technique de self défense doit être simple et rapide tout en étant proportionnée à l’agression. Le pratiquant de Taekwondo puise ses techniques dans les poomse et Kybon (techniques de base).

Casse

Casse (Kyokpa)

Une casse doit démontrer plusieurs choses: la qualité du niveau technique, la rapidité,
la précision, la puissance d’impact, avec en supplément une participation mentale.

En kyokpa, le travail se base davantage sur la technique et l’esprit que sur la force.
Pour cela, les exercices doivent être pratiqués et réussis dans toute la gamme de nos techniques,
des plus élémentaires aux plus élaborées, aussi bien en appui au sol qu’en mouvements supérieurs
(sautés, tournés, tournés et sautés).

La casse est uniquement pratiquée par des adultes confirmés ou bien sur de fines planches en
matériaux peu résistants. Il existe deux types de casse: en puissance ou acrobatique.

Lexique

Termes importants

Taekwondo – la voie du pied et du poing
Tae – donner un coup de pied
Kwon – donner un coup de poing
Do – la voie, l’esprit

Poomse – formes, combat fictif
Kyokpa – casse
Hoshinsul – self-defense
Kyorugi – combat
Macho-Kyorugi – pas combat

Les chiffres

1 – Hana
2 – Doul
3 – Set
4 – Net
5 – Dassot
6 – Yeussot
7 – Ilgop
8 – Yeudoul
9 – Ahop
10 – Youl

Les attitudes

Kunié – saluez
Tcharieut – garde à vous
Kyong-ya – saluez
Tchumbi – préparez-vous
Sijak – commencez
Paro – repos

Termes courants

Dojang – salle d’entraînement
Dobok – uniforme du Taekwondoiste
Kyo-Sa-Nim – professeur
Sabeumnim – maître (à partir de la 5ème dan)
Ki – l’énergie
Kihap – le cri
Taegeuk-ki – le drapeau coréen
Kounsamida – merci

Termes techniques

Eulgoul – haut
Montom – moyen
Alé – bas

Coups de pieds – Tshagi
Coups de poing – Tshirugi
Blocages – Maki

Chong – bleu
Hong – rouge

Poomse